« A bientôt… » De toutes les banderoles revendicatives, seule celle-ci restait visible dimanche 23 mai sur le fronton de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris. Les intermittents du spectacle et militants de la CGT ont quitté d’eux-mêmes, vers 6 heures dimanche, le théâtre qu’ils occupaient jour et nuit depuis le 4 mars. Ils réclamaient une deuxième année blanche, en raison de la crise sanitaire, ainsi que le retrait de la réforme de l’assurance-chômage qui entre en vigueur en juillet. Le mouvement d’occupation des théâtres avait ensuite essaimé dans une centaine de salles à travers la France.
Spécificité française, le régime des intermittents concerne 120 000 artistes et techniciens indemnisés chaque année avec comme condition d’avoir travaillé cinq cent sept heures sur douze mois. Emmanuel Macron leur a accordé une année blanche qui expire en août et qui a été récemment prolongée de quatre mois.
« La disparition »
Tôt dimanche matin, le compte Twitter des occupants de l’Odéon a publié une fausse affiche du théâtre présentant une « représentation unique » de « La disparition », « mis en scène par les occupant.e.s ». « Quelle sera leur prochaine surprise ? », pouvait-on y lire.
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— OccupationOdeon (@Occupation Odéon)
« Rester à l’Odéon c’est devenu un problème d’affrontement avec la direction, ça ne nous intéresse pas », a expliqué Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle. L’idée maintenant est de « poursuivre ailleurs, pour continuer à batailler le plus longtemps possible ».
Ce mouvement d’occupation avait empêché, selon la direction, le théâtre de rouvrir, comme prévu, le 19 mai, avec les représentations de La Ménagerie de verre, de Tennessee Williams, mise en scène par Ivo van Hove, avec Isabelle Huppert en tête d’affiche.
« La décision du directeur de ne pas donner les représentations de La Ménagerie de verre depuis le mercredi 19 mai, ce n’est pas tenable pour nous, car on veut que ce spectacle ait lieu », a commenté Denis Gravouil. « On voulait qu’il ait lieu avec une occupation qui nous permette de parler, qui nous permette d’afficher des banderoles, mais on ne veut pas empêcher le spectacle. Donc, on va permettre aux spectacles de reprendre », a poursuivi le responsable syndical.
Finalement, les intermittents ont quitté l’Odéon pour se rendre au 104, autre lieu culturel de la capitale et centre de vaccination durant la pandémie de Covid-19. Ils y ont déployé leurs banderoles. « Nous voulons trouver le moyen de faire une occupation, avec nos assemblées générales, sans empêcher les spectacles au 104 ni les vaccinations, puisque c’est un centre de vaccination. Nous sommes en train de rencontrer la direction, on va s’organiser », a précisé Denis Gravouil.
L’occupation des salles de spectacle était condamnée par la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, qui avait tweeté jeudi : « Le moment est venu d’arrêter les blocages, de permettre au public de revenir en sécurité dans les salles, de laisser artistes et techniciens travailler. »
L’occupation du théâtre parisien a pris fin au lendemain d’une manifestation pour le retrait de la réforme de l’assurance-chômage, à l’appel de la Coordination nationale des théâtres occupés. A Paris, plusieurs centaines de personnes (500 au départ selon la CGT) ont défilé vers la place de la République après s’être rassemblées à l’Odéon.
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