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De Marseille aux César, qui est Emmanuel Mouret, le favori de la compétition ? - 20 Minutes

Emmanuel Mouret, à la cérémonie des Lumières — BERTRAND GUAY / AFP
  • À 50 ans, Emmanuel Mouret connaît un beau succès public et critique avec son film Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, nouvelle variation sur l’amour.
  • Né à Marseille, passé par la Fémis, il a forgé son goût du cinéma avec de grands héros maladroits à la Pierre Richard, mais aussi avec Hitchcock et Rohmer.

À la veille de la cérémonie des César, Emmanuel Mouret semble se tenir loin de son statut de favori. « Ce qui me rend heureux, c’est que toute l’équipe soit nommée, je travaille avec les mêmes collaborateurs depuis très longtemps », glisse-t-il depuis Marseille, dans un quotidien pris entre vie de famille et préparatifs pour le tournage de son prochain film. Avec treize nominations pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, son dixième long-métrage, le réalisateur marseillais poursuit la belle histoire de ce film qui a déjà eu les honneurs du prix Lumières du meilleur film décerné par la presse internationale.

« Je n’ai jamais changé véritablement de sujet, j’ai continué d’enfoncer le même clou », sourit Emmanuel Mouret. Les titres de sa filmographie (Vénus et Fleur, Un baiser, s’il vous plaît !, L’Art d’aimer, Caprice…) composent une carte du tendre où l’amour, le désir et les sentiments tissent des situations et des histoires multiples. « Je suis beaucoup plus influencé par le cinéma que par la vie elle-même », confie le réalisateur, qui cite volontiers Hitchcock parmi ses inspirations, encore maintenant. Dans son dernier film, le personnage joué par Émilie Dequenne, bien moins lisible qu’à première vue, a l’allure des héroïnes hitchcockiennes.

« Ses films m’ont beaucoup marqué, poursuit le réalisateur. Il y a chez Cary Grant ou James Stewart cette candeur dans laquelle les enfants peuvent se projeter. Pierre Richard est aussi un de mes héros de cinéma, comme Jacques Tati, Buster Keaton, Jerry Lewis. J’avais une grande facilité d’identification à ces personnages maladroits. Je trouvais cela rassurant qu’il y ait toujours une femme tendre à la fin qui porte un regard bienveillant, au-dessus de la mêlée, qui sache discerner celui qui a du cœur. »

« Le dernier des romantiques »

En parlant de ses « super-héros », le discret Emmanuel Mouret dit finalement beaucoup de lui : « Ce que j’ai compris plus tard, c’est que ces grands personnages maladroits sont en fait très habiles. Ils tombent, mais toujours ils se relèvent, sans rancœur. » Cette cinéphilie, et puis aussi la conviction que ce serait « intéressant d’inventer des choses, de voyager », lui font dire à 13 ans qu’il ferait du cinéma. Après un bac scientifique au lycée Thiers, il « monte » à Paris suivre des études d’art dramatique. Puis réussit le concours de la Fémis, à l’âge de 24 ans. Il y rencontre Frédéric Niedermayer, alors lui aussi élève et qui est devenu depuis son producteur.

« C’est peut-être le dernier des romantiques, dit-il de son ami. Il a fait toutes les variations possibles et imaginables autour de l’amour, tout en restant fidèle à lui-même. C’est beau les gens qui ne changent pas fondamentalement, même s’il y a évidemment une maturité nouvelle. » A 50 ans, Emmanuel Mouret a toujours continué de filmer, dans une économie et un style de dialogues très écrits qui ont fait parfois penser à Éric Rohmer. « Je mets beaucoup plus de musique dans mes films, et j’ai peut-être un goût pour le romanesque plus prononcé », nuance-t-il, comme pour éloigner des comparaisons trop rapides, et trop pesantes : Rhomer fait partie des cinéastes qu’il admire.

« Il a besoin de rester en retrait, c’est quelqu’un qui est toujours resté assez sourd aux bruits inutiles de notre époque », dit aussi Frédéric Niedermayer, en saluant un parcours assez exemplaire : « C’est quelqu’un d’une grande fidélité, qui a réussi à créer toute une famille autour de lui, c’est assez rare. » Pour son prochain film, Chronique d’une liaison passagère, Emmanuel Mouret retrouvera Vincent Macaigne, avec cette fois Sandrine Kiberlain à ses côtés. Il y travaille depuis Marseille, où il a décidé de revenir vivre en 2001, et où il se garde bien de s’engager, à la manière d’un Guédiguian, dans le chaudron politique local. Il aime cette impression « de se sentir un touriste à Paris ». C’est en tout cas bel et bien en cinéaste qu’il sera aux César de cette année si particulière.

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