Sont-ce bien Thierry Frémaux, délégué général du Festival, et Pierre Lescure, son président, qu’on voit, non masqués, dans la salle de l’UGC Normandie, à Paris, par ailleurs remplie d’autres êtres humains, en ce matin du jeudi 3 juin, pour la traditionnelle annonce de la sélection officielle du Festival de Cannes ? On aurait presque envie de se pincer tant la scène revient de loin. En vérité, de 2019, alors même que le Covid, agent pathogène relativement peu cinéphile, a fait sauter l’édition 2020 et réduit, durant un an, la vie ordinaire de l’exploitation cinématographique à une zone semi-désertique.
Parle-t-on pour autant d’un retour à la normale ? On n’y est pas encore. Les orateurs sont graves, tendus, irritables à certains moments. La fatigue de cette année particulière se fait sentir. Mais l’essentiel est là : sauf débarquement d’un variant superméchant, cette soixante-quatorzième édition se tiendra du 6 au 17 juillet, et l’on sait à présent de quels atours elle se parera.
Compétition haut de gamme
Fidèle à une méthode de préparation de longue date éprouvée, le chef Frémaux, après s’être rongé les sangs durant un an, a fait doucement monter la température depuis quelques semaines, puis, selon la recette cannoise, a égrené ses différents ingrédients. On sait donc déjà que Spike Lee, vieux briscard de l’afro-américanité combattante, reprend son poste de président du jury rendu vacant en 2020, et que l’actrice Jodie Foster, Américaine francophile s’il en est et féministe engagée, y recevra une palme d’honneur. Annette, comédie musicale de l’esthète Leos Carax, coécrite avec le groupe un temps glam rock des Sparks, avec Marion Cotillard et Adam Driver, a également été révélé comme film d’ouverture de la manifestation.
Le « fuitage » de deux autres titres en compétition avait aussi été organisé. Benedetta, de Paul Verhoeven, avec Virginie Efira en nonne hérétique, et The French Dispatch, de Wes Anderson, nouveau film de groupe farfelu, tourné cette fois-ci à Angoulême (Charente) avec le coolissime Bill Murray. Deux œuvres impatiemment attendues par les cinéphiles depuis plus d’un an, qui faisaient déjà partie de la sélection mort-née de 2020. C’est donc une compétition a priori haut de gamme qu’a révélée aujourd’hui Thierry Frémaux, au terme d’un choix rendu plus difficile par le nombre de films accumulés (près de deux mille) depuis la pandémie.
La France y tient insolemment la pole position, avec un record de sept films. Signés de Jacques Audiard (Les Olympiades), Leos Carax (Annette), Catherine Corsini (La Fracture), Julia Ducournau (Titane), Bruno Dumont (France), Mia Hansen-Love (Bergman Island) et François Ozon (Tout s’est bien passé).
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