TRIBUNE - Appliqué à l’enseignement supérieur, le métavers permettra des applications dans la pédagogie dont l’impact sera largement positif.
Depuis un an, alors que Mark Zuckerberg l’a mis sur le devant de la scène, le sujet Métavers émerge de plus en plus fort, dans les établissements d’enseignement supérieur notamment avec des investissements significatifs. Mais que recouvrent-ils? Anthony Hié, directeur de la transformation digitale du groupe Excelia (ex La Rochelle BS) croit à son application dans l’éducation.
Appliqué à l’enseignement supérieur, le métavers n’a rien d’un gadget. Des expérimentations de monde virtuel permettent d’être moins passif qu’en visioconférence. Cela permet de connecter toujours plus d’étudiants, accueillis en nombre sur des plateformes. Or, tels qu’ils existent aujourd’hui, les métavers ont bien d’autres vocations que de dupliquer les campus.
La réalité virtuelle multiplie la mémorisation par deux
Son usage doit répondre à des objectifs pédagogiques: maximiser l’attention des étudiants pour augmenter l’ancrage des connaissances. Et les premières études le montrent : la réalité virtuelle multiplie la mémorisation par deux sur le long terme. Intégrer ces objectifs pédagogiques, conjuguer neuro-éducation et technologie et valoriser l’humain, tel est la voie que doit emprunter le métavers. L’immersion qu’il apporte emmène plus loin avec des expériences d’apprentissage totalement inédites et émotionnelles, complémentaires des cours en présentiel, même si ces derniers ont vocation à rester majoritaires. Le métavers est aussi une opportunité pour répondre aux nouvelles attentes des étudiants, qui sont nombreux à penser qu’il peut créer une société plus équitable et plus inclusive. Selon le cabinet de conseil Gartner, ils y passeront au moins une heure par jour dans les prochaines années. On est loin de l’univers 3D «Second Life» lancé en 2003 par l’éditeur Linden Lab.
Les étudiants n’y passeront pas leur journée
Si les promesses du métavers sont nombreuses dans l’enseignement supérieur, sa montée en puissance pose aussi des questions. Quid de l’impact du métavers sur les consommations d’énergie? Peut-il être vert? Oui, à condition de l’utiliser de manière responsable, de trouver un équilibre entre ce qu’il consomme en énergie et ce qu’il peut faire économiser en empreinte carbone, de faire des choix d’hébergement technologiques respectueux de l’environnement. Quid aussi du bien-être des utilisateurs? Les expériences dans le métavers sont un élément du parcours pédagogique, il ne s’agit pas de remplacer la réalité. Nous ne sommes ni dans Matrix, ni dans Inception. Les étudiants ne passeront pas leur journée dans le métavers. Selon notre retour d’expérience, 15 à 20 minutes d’apprentissage immersif suffisent.
Il faut créer un espace dédié sur le campus
L’usage de ces univers virtuels nécessite la formation du corps enseignant. Car si le métavers est là, pour faire vivre à l’étudiant une expérience immersive, qu’il ne peut vivre ni en cours ni en stage, son utilisation doit être accompagnée, en étroit concours avec les équipes pédagogiques. Il ne doit y avoir ni inquiétudes liées à la sécurité des données personnelles, ni frein technologique (défaut de connexion à internet, équipement de mauvaise qualité…). La finalité est claire: garantir la meilleure expérience académique possible pour tous. Et pour y parvenir, il s’agit paradoxalement de créer un espace dédié au cœur des campus. Ce qui permettra dans un premier temps un accès maîtrisé au métavers. Les métavers créés dans un but éducatif constituent des expériences d’apprentissage immersives uniques et complémentaires aux cours en présentiel. L’humain, même augmenté, éclaire la voie dans ces mondes virtuels encore obscurs.
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